BrotherHood Héritage

 

Didier Levallet et François Raulin 

donnent à réentendre  la musique de Chris Mc Grégor, Mongezi Feza, Dudu Pukwana...

 

 "Brotherhood Héritage"   concert de création à Coutances " Jazz Sous les pommiers" 

BrotherHood Heritage: Cloture du Festival Europa- Jazz du Mans , 5 rappels  , la famille McGregor, les producteurs, et tout le staff du festival sur scéne déchainés !

 

 

 

 

 

Chris Mc Grégor

et le BrotherHood of Breath

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Michel Marre, Alain Vankenhove : trompettes.
Jean-Louis Pommier, Mathias Mahler : trombones
Chris Biscoe, Raphaël Imbert, François Corneloup : clarinettes, saxophones.

François Raulin : piano, arrangements.
Didier Levallet : contrebasse, arrangements.
Simon Goubert : batterie.

 

Prochains concerts:

 

3 Aout 2017 cloture du festival "Crest jazz Vocal"

6 octobre Theatre 71 Malakoff

17 octobre festival Jazzébre à Perpignan

 

 

 

Création 7 mai 2016 à "Jazz sous les pommiers" Coutances

21 Mai EuropaJazz Le Mans

19 Aout Jazz en Clunysois (Cluny)

28 Aout "Les Rendez vous de l'Erdre"

5 Novembre D'jazz Nevers

6  Novembre Strasbourg Jazz d'or

8 Novembre MC2 Grenoble

 

 

La « Confrérie du souffle » (Brotherhood of Breath) fut un big band qui illumina la scène européenne du jazz. Issu dun orchestre sud-africain multiracial, émigré en Europe pour cause dapartheid en 1966, il se constitue à Londres au début des années 1970, opérant une jonction explosive entre les musiques populaires dAfrique du Sud et lavant-garde des musiques improvisées britannique, sous la houlette du pianiste Chris Mc Gregor. Limpact de sa nouveauté mêlant mélodies dinspiration traditionnelle et débordements improvisés ne peut être comparé, pour cette époque et chacun dans son domaine propre, quaux extravagances de Sun Ra et son « Intergalactic Research Arkestra ». La Confrérie connut une deuxième vie dans les années 1980, avec ladjonction de musiciens européens, dont un certain nombre de Français (François Jeanneau, Louis Sclavis, Jean-Claude Montredon, Didier Levallet).

Chris McGregor a quitté ce monde en 1990 et lorchestre a tenté, brièvement, de lui survivre.

Le projet « Brotherhood Heritage » piloté, à la demande de plusieurs festivals, par le pianiste François Raulin et le contrebassiste Didier Levallet, responsables des orchestrations, a pour objectif de redonner à entendre cette musique : en particulier les mélodies sud-africaines qui en sont la source et ouvrent, dans leur apparente simplicité, de multiples interprétations artistiques. Le répertoire abordé ne se limite pas pour autant à celui de la Confrérie, mais sélargit à une appréhension plus générale de la création de compositeurs appartenant à cette histoire.

Les musiciens réunis par les deux co-leaders expriment la quintessence de plusieurs générations de jazzmen français (et un anglais qui fit partie, comme Didier Levallet, des dernières moutures de lorchestre historique).
Tous partagent l
envie de renouer avec ce répertoire, aujourdhui méconnu, qui conjugue le chant, immédiatement saisissable et porteur dun lyrisme puissant, avec la liberté de parole de chaque interprète.

Le chant et la liberté, il sagissait (et il sagit encore) bien de cela.

 

Coproducteurs

  • Europa Jazz Le Mans, D'Jazz Nevers, Jazz sous les Pommiers, la Forge, MC2 Grenoble, Jazz d'Or, 

  • les RDV de l'Erdre

  • Périodes de diffusion : 2016 à 2018

Ce qu'en dit la presse :

"Le Monde" du 27 Aout 2016

 

Liberté, musicalité, fraternité

Les Rendez-vous de l'Erdre, à Nantes, accueillent l'orchestre de free jazz Brotherhood Heritage

 

Vendredi 19  août, Brotherhood Heritage, le grand orchestre réuni par Didier Levallet (contrebasse) et François Raulin (piano), en hommage au Brotherhood of Breath du pianiste free sud-africain Chris McGregor (légende joyeuse), a changé un Théâtre de Cluny surchauffé en fusée interplanétaire. Le Brother-hood se produit ce dimanche 28 août aux fêtes nautiques (gratuites),connues depuis trente ans sous le nom des Rendez-vous de l'Erdre, à Nantes.

Ne ratez le Brotherhood sous aucun prétexte. Placez-vous à mi-hauteur, de façon à ne pas lâcher le batteur Simon Goubert des yeux, tout en promenant votre regard sur l'orchestre. Avec son délicieux sourire, un peu enfant, un peu canaille, et ses gestes de chat, Simon Goubert joue son rôle à fond. Il apporte sa grâce, sa tonicité, ce moment où, sans le moindre cirque, il introduit dans son solo une longue séquence d'indépendance totale des membres. Comme les grands batteurs de big bands, il joue le concert de fond en comble, et vous indique, parfois d'un rien, la voie. La musique, cette musique, se voit.Elle se voit à l'oeil nu.

Joie de jouer

Ayez Goubert à l'oeil, mais restez attentif au moindre signe, à tous les détails : la façon dont la section de sax (la meilleure de l'heure : -Raphaël Imbert, ténor, Chris Biscoe, alto, François Corneloup, baryton) se tend comme un ressort pour dégainer un riff ; matez les entrées de l'infatigable Vankenhove et Michel Marre (trompettes, bugles) ; le moment où Marre tire de sa " pocket trumpet " (trompette compacte en si bémol) des murmures ellingtoniens ; guettez les trombones, côté cour, aussi étincelants que deux silex (Jean-Louis Pommier, Matthias Mah-ler) ; et puis, au centre, la générosité mingusienne de Levallet ; côté jardin, se laisser rassurer par le calme olympien de François Raulin. C'était au demeurant le cas du pianiste inventeur, McGregor.

Fraîcheur, joie de jouer, de sonner ensemble, ambition d'aller vers le public sans concession : le free est gai, dansant, il groove, il cuivre, explose, universalise, donne à voir l'envers des guerres, des attentats, des calculs, des misères et des vieux canassons de retour. Pourquoi ? Elitiste autant que politique, on l'affuble, moins par incompétence que par méchanceté, de clichés usants (le free serait chiant, agressif, imbuvable, cacophonique, merdique - gros usage chez les meilleurs esprits d'un lexique scato, en la matière). Seule musique au monde qui ne finira pas en musique d'ascenseur. Voilà la raison. Le free est une fête. Le Brotherhood Heritage en apporte la preuve par dix.

Répertoire ? Des compositions originales de Raulin, d'autres de la bande dirigée par Chris McGregor et Mongezi Feza ; thèmes dont on redécouvre, sous leur simplicité harmonique, la brûlante énergie intérieure. " Rejouer " la musique du Brotherhood of Breath est impossible. Trop liée à l'époque, aux individus pris dans le collectif, à leur histoire violentée par l'apartheid, à leur mission et à ce nomadisme digne de l'Illustre Théâtre (Molière) ou du Living Theatre...

On imagine la sorte de lyophilisation vernissée qu'en eût tirée Wynton Marsalis. Grâce à Levallet et à Chris Biscoe, tous deux membres des dernières moutures du Brotherhood, l'impossible se transforme en constat. La transmission et le respect n'ont rien à y voir. Sans laïus, sans Petit Livre rouge, les dix camarades du collectif partagent ce qu'il faut de pensée - radicale, hédoniste, amicale, ne cédant jamais sur la musique - pour que leur acte collectif ne reste pas à l'état d'exécution polie.

Performance

Triomphal à Coutances (création le 7  mai) et à l'Europajazz du  Mans (21  mai), en présence de la famille de Chris McGregor invitée par -Armand Meignan, le Brother-hood Heritage est la coproduction, le manifeste, de sept festivals : les déjà nommés, plus D'Jazz à Nevers (5 novembre), Jazzdor à Strasbourg (6 novembre) et la MC2 Grenoble (8 novembre).

Au fait, pourquoi traduire Brotherhood of Breath par " confrérie du souffle " ? Confrérie, ça fait chapeau pointu, cagoule, taste-vin, serment, secret, initié, identité, territoire... Dans l'esprit de Chris McGregor, né à Somerset West (Afrique du Sud), le grand orchestre multiracial - geste impensable aux temps de l'apartheid -, Brotherhood a plutôt le sens de " fraternité ". Au milieu des années 1960, le Brotherhood of Breath émigre à Londres. Le cocktail explosif du très pacifique McGregor - Dudu Pukwana (sax), Mongezi Feza (trompette), Louis Moholo, etc. - double la mise. Par une incroyable alchimie, le mbaqanga (musique populaire sud-africaine), les échos de calypso sont mixés avec l'élite du free anglais. Le tout dans une ambiance de polyphonie -improvisée et de masses sonores -ellingtoniennes.

A l'instar de l'Intergalactic Arkestra de Sun Ra ou de l'Art Ensemble of Chicago, les Camarades du Souffle de McGregor deviennent la coqueluche des grands rassemblements, meetings et fêtes politiques - oui ! mes agneaux, il y avait des fêtes politiques... Les temps changent, Mongezi Feza meurt en 1975, l'orchestre se dissout. Reprend du poil de la bête avec la jeune garde française, en  1981, grâce à Christian Mousset, toute une histoire. Histoire dont on peut trouver le prolongement dans les tribulations du festival de Cluny dont le fondateur, Didier Levallet, n'a jamais été " dépossédé ", ainsi qu'il fut ici hâtivement écrit. Le réel est toujours plus complexe. La musique aussi. La musique sud-africaine n'est pas celle du Mali ou du Cameroun. Celle du Brotherhood Heritage est unique et ne prend sens que dans une extraordinaire performance déguisée en partie de campagne : " Tout ce qu'on veut, c'est jouer avec des potes qui jouent vraiment bien, et boire des coups... "

 

Francis Marmande

 

EUROPAJAZZ 2016 :

 

« BROTHERHOOD HERITAGE »

Plusieurs festivals se sont associés en coproduction pour cette re-création du Brotherhood of Breath, mythique grande formation du pianiste sud-africain Chris McGregor, qui s'est installé dans notre pays dans les années 70, et s'est éteint à Albi en 1990. La création a eu lieu le 7 mai au festival Jazz sous les pommiers, et Le Mans accueillait la deuxième représentation de ce programme. Didier Levallet, qui avait joué dans la fameuse confrérie du souffle au début des années 80, avait à cœur de rendre au pianiste sud-africain cet hommage, donné au Mans en présence de sa femme Maxine, et de son fils Kei. Le pianiste François Raulin, passionné par l'univers de ce musicien, est l'autre artisan de cette aventure, dont on remarque qu'elle accueille un autre partenaire historique de Chris McGregor : le saxophoniste alto Chris Biscoe. Après Andromeda, un thème emblématique du compositeur sud-africain, l'orchestre a joué deux compositions de François Raulin conçues comme des hommages, et aussi Chris McG, que Didier Levallet avait composé en 1991 pour son tentet « Générations » (dans les rangs duquel on retrouvait Chris Biscoe). Mais le principal hommage, c'était bien sûr de rejouer le répertoire de la Confrérie du Souffle : bouffées de rythmes enfiévrés marqués par l'Afrique, mais aussi par les musique de la Caraïbe, sans oublier l'admirable Maxine, aux couleurs ellingtoniennes (et peut-être plus encore celles de Billy Strayhorn). Il y eut aussi des thèmes des compagnons historique de Chris Mc Gregor, comme le formidable Sonia de Mongezi Feza. Bref un formidable mélange de nostalgie et de joie légère. Tous les membres de l'orchestre ont donné des solos enflammés, et la soirée s'est terminé avec une partie du public dansant sur scène au milieu des musiciens. Ce joyeux bordel ressemblait au finale des concerts de Brotherhood of Breath auxquels j'avais eu naguère la chance d'assister (Angoulême au festival, Paris au New Morning.....). C'était là le plus bel hommage que l'on pouvait rendre à Chris McGregor et à sa mythique confrérie !

Xavier Prévost

A retrouver au cours des prochains mois aux festivals de Cluny et Nevers, aux Rendez-vous de l'Erdre, à Jazzdor Strasbourg et à la MC2 de Grenoble.

 

EUROPAJAZZ 2016 : le final au Mans.

 

Le Brotherhood Heritage tente le pari de faire revivre le Brotherhood of Breath de Chris McGregor. Ils se connaissent par cœur, les dix musiciens. Autant dire une soufflerie géante. Pas besoin de 10 secondes pour se régaler de cette tentative : leur jazz danse. Ils ont bu des coups et l’éthylotest n’a rien décelé ? Ils ont respiré l’air du parc et les arbres leur ont insufflé quelque potion magico-mancelle ? Ils sont chauds bouillants et leur souffle arrive par vague dans la salle. T’imagines un bar, du bruit, les glaçons qui explosent comme une banquise réchauffée et les gens qui passent d’un pied sur l’autre et se dandinent du croupion, dans l’impossibilité de ne pas bouger.

C’est tout sauf du jazz de chaise, on doit danser !!!

Ils enchaînent Andromeda, Chris McGregor 2916, Hymn to breath et c’est gravement festif. Sûr qu’en prélude au vote des lois, cette musique remettrait de la vie vivante, joyeuse, qui ne se prend pas qu’au sérieux dans les tronches des Zélus.

« Maxine », hommage de Chris McGregor à sa femme ( présente ce soir ), dans un tempo medium, emplit la salle de douceur et de tendresse. Et puis, comment les retenir ? Entre Vankerhove qui a chaussé des semelles à ressort et Imbert qui aligne les détours devant son pupitre, c’est le final. Monstrueusement dansant. Ce band est une machine à faire chalouper-chavirer 80000 personnes dans un stade. Les bénévoles montent sur scène où ils sont enfin exposés à la lumière. On lève les bras, on se dandine, il ne manque pas grand chose pour transformer le dortoir des moines en dance floor sud africain. EuropaJazz 2016 s’achève avec un très beau retour au jazz du corps mobile.

ALAIN GAUTHIER    Culture Jazz 24 Mai 2016

 

 

Une semaine à Coutances...

 

Brotherhood Héritage : éloge de la fraternité !

 

 

Les 1er et 2 juin 1981, au théâtre d’Angoulême, le pianiste sud-africain Chris McGregor enregistrait l’album « Yes Please » avec son grand orchestre, le Brotherhood of Breath, dans une version remodelée autour de musiciens européens parmi lesquels on trouvait François Jeanneau et Louis Sclavis aux anches et Didier Levallet à la contrebasse qui avait beaucoup œuvré pour que ce projet voie le jour en le publiant sur le label In & Out dont il était co-fondateur [2]. Presque 35 ans plus tard, nous retrouvions Didier Levallet qui, avec la complicité experte et passionnée du pianiste François Raulin a pu monter cet orchestre intitulé Brotherhood Heritage.

Pour moi, ce concert fut le dernier du festival et l’apothéose en forme de devise républicaine et universelle.

Liberté de jouer, de danser, de bouger, de crier et de rire (ce dont les souffleurs ne se privèrent pas avec une bonne humeur communicative). Il y a tout cela dans la musique de Chris McGregor et de ses proches (Dudu Pukwana, aussi au programme du concert). Une liberté d’expression dans le cadre défini d’arrangements préparés avec minutie sur le répertoire du Brotherhood et de trois pièces « hommages » composées par François Raullin et Didier Levallet.

Égalité. Ce fut le combat de Chris McGregor sur le plan racial mais également dans sa démarche artistique. Le leader donne le cadre et assume ses responsabilités mais chacun a sa juste place dans l’ensemble. C’est bien ainsi que fonctionnent les héritiers, sur un mode parfaitement égalitaire et respectueux de l’expression de chacun.

Et, inévitablement, la Fraternité posée en postulat dès l’intitulé de cette formation. Cette équipe si soudée qui salue en fin de concert est tout de même un ensemble composite puisque chacun des musiciens a une existence artistique singulière même si tous se croisent ou font un bout de chemin ensemble au gré des projets dans lesquels ils s’impliquent. Les souffles unis et joyeux des anches (F. Corneloup, R. Imbert, C. Biscoe), des cuivres (A. Vankenhove, M. Marre, M. Mahler, JL. Pommier) et le trio du socle (F. Raullin, D. Levallet, S. Goubert) ont ravivé la flamme de la musique de McGregor et l’ensemble a mis le feu et fait de ce concert de création une réussite indiscutable.

Bonne nouvelle, réjouissons-nous ! Cette création est une co-production et sera reprise dans d’autres festivals, au Mans, à Nantes, Nevers et Grenoble... et plus encore si les programmateurs le veulent. Ils le méritent.

 

17 Mai 2016 Thierry Giard