«C'est la première fois que nous descendons à l'Usine et ceci malgré la neige. Nous sommes conquis ! résument Marielle et Pierre, descendus d'Aurillac... C'est une superbe soirée. C'est sûr, nous reviendrons.»
... Les morceaux exigent une concentration totale des instrumentistes, les yeux fixés sur les partitions d’une musique qui s’envole, enjouée et empreinte de mystère.
Les thèmes sont très écrits, rythmes et harmonies complexes, joués parfois sous forme de dialogue ou exposés tour à tour par chacun des deux instruments. Les chorus y ouvrent des espaces qui paraissent infinis d’exploration et de fantaisie. La connivence entre les deux artistes est évidente et elle paraît essentielle pour fonder une musique si exigeante et élaborée et leur donner l’élan et le socle d’improvisations qui nous offrent de vrais moments de grâce.
« La Lettre à Emma Bovary », composition de François Raulin, qui commence dans un jeu de piano, délicat, une dentelle de notes où se glisse la clarinette lente et calme, un peu triste, porte en elle une émotion communicative.
Les deux musiciens se contentent d’énoncer les titres des morceaux, laissant la parole à la musique pour dire tout le reste.
Le chant est là aussi ; dans la composition de Louis Sclavis « Along the Niger », il nous guide sur les chemins de la patience vers une contemplation admirative, ponctuées d’événements suggérés par des motifs dessinés par le piano puis par la clarinette.
Nos yeux se posent sur les mains du pianiste, sur l’exactitude du geste, léger et parfait et sur le visage du clarinettiste, éblouis par le souffle inépuisable en puissance et vivacité. Alors se déploient de longues et amples phrases qui donnent vie à l’inspiration du musicien.
Peu avant la fin du concert, les musiciens quittent leurs partitions, improvisent pour nous, assis là devant eux, en cadeau pour chacun.
Deux rappels sur des airs de danse jouent du charme et de l’élégance, juste avant que le vin chaud ne nous ramène à la réalité ...Souillac en jazz Blog